Grand Directoire Provincial des Loges Unies et Rectifiées.
" Plus on s’élève dans l’Ordre maçonnique, plus on se rapproche de la source de la Vérité pour devenir les sentinelles du Sanctuaire. Les Frères zélés et persévérants en deviennent « les gardiens et les serviteurs ». Ils se réunissent pour approfondir l’enseignement du Hauts et Saint-Ordre et surtout assurer la conservation de l’histoire secrète. Elle se découvre, s’enseigne, se diserte et se complète."
Jean-Baptiste Willermoz y a déposé la base, il convient de l’enrichir !
En 1807, Jean-Baptiste Willermoz attire l’attention de Claude-François Achard, Vénérable Maitre de la Triple Union à Marseille. Le lyonnais qui connait bien la nature humaine considère que l’accès à l’étude de l’histoire secrète, à « l'initiation » est inutile pour ceux qui évoluent sans examen, dangereuse pour ceux qui adoptent aveuglément toutes les prétentions, utile pour beaucoup qui croient faiblement aux vérités fondamentales de le Religion Chrétienne, très nécessaire, et même très nécessaire pour ceux qui croient en l'existence d'un Dieu créateur mais qui ont des difficultés à concevoir la divinité de Jésus-Christ et la nécessité de l’expiation. Il prône enfin une tolérance universelle et une charité envers tous les chrétiens et précise à qui l’enseignement de l’histoire secrète est destinée.
Car, celui qui la reçoit va être investi d’un nouveau devoir, en devenant le « gardien », en quelque sorte « le dépositaire » secret :
« […] Cette initiation [Instructions] ne peut pas convenir également à tous les Chevaliers, quoique tous y ayant un droit égal si les dispositions personnelles de chacun sont égales. Elle est inutile et très inutile à un grand nombre. Elle a des dangers pour quelques-uns. Elle est utile à beaucoup, et pour quelques autres elle est nécessaire et très nécessaire.
Je reprends ces quatre distinctions qu'il importe que vous saisissiez bien:
1°) Elle est inutile à la multitude de ces hommes bons, simples, privilégiés dont toute la science est dans leur cœur, qui ont le bonheur de croire religieusement et sans examen tout ce qu'il est nécessaire qu'ils croient pour leur tranquillité et leur bonheur présent et futur, et de le croire de cette foi implicite que l'on nomme vulgairement la foi du charbonnier ; pour ceux-là la profession de foi des chevaliers suffit absolument. Ce serait sans aucun profit pour eux qu'on leur présenterait d'autres objets qui ne pourraient que fatiguer ou exalter leur imagination et troubler leur jouissance actuelle, d'autant plus que pour l'ordinaire, l'intelligence de ceux-là n'est ni bien active, ni bien pénétrante.
2°) Elle peut avoir des dangers pour ceux qui, soit par l'effet de leur éducation religieuse, ou par leur disposition naturelle, se sont fait un devoir d'étouffer leur propre raison pour adopter aveuglement toutes les prétentions, opinions et décisions, ultramontaines, et par conséquent l'esprit d'intolérance qui les a toujours accompagné[es] au grand préjudice de la Religion qui a tant souffert et qui souffre encore tant de ces fatales entreprises suggérées par l'esprit d'orgueil, d'ambition, de domination et du plus sordide intérêt. Pour ceux qui veulent exiger pour des décisions humaines, souvent intéressées, variables et de simple discipline momentanée, le même degré de foi absolue qui est due essentiellement aux dogmes fondamentaux de la religion, établis par Jésus-Christ et ses Apôtres, constamment professés, soutenus et confirmés par l'Église universelle dans ses Conciles généraux. Pour ceux qui, prenant textuellement et à la lettre tous les mots et expressions qui sont employés dans la Genèse et plusieurs autres Livres saints, sans chercher à pénétrer jusqu'à l'Esprit qui est voilé sous la lettre, sont toujours prêts à se scandaliser de toute interprétation ou explication qui ne s'accorderait pas parfaitement avec le sens particulier qu'ils y attachent. Ce serait les exposer sans fruit à un travail aussi ingrat qu'il leur serait pénible, d'autant plus que quand ces idées se sont une fois assises dans l'intelligence humaine, elles en sortent rarement et je crains fort qu'il y en ait plus d'un de cette classe parmi vos frères Chevaliers.
3°) Elle est bien utile au grand nombre de ceux qui croient, mais faiblement les vérités fondamentales de la Religion chrétienne, qui sentent un besoin intérieur de croire plus fermement, mais qu'à défaut de connaître la vraie nature originelle de l'homme, sa destination primitive dans l'Univers créé, le genre de sa prévarication, sa chute, sa dégradation et les terribles effets qu'elle a produits dans la Nature, ne trouvent point en eux ni hors d'eux d'appuis assez solides pour fixer invariablement leur croyance, désirent plus de croire qu'ils ne croient en effet, et voient écouler leur vie dans le trouble et les anxiétés d'une pénible incertitude. Pour ceux-là, il faut en convenir, elle est d'un grand secours, puisqu'elle leur rend le calme et la foi qu'ils désirent.
4°) Enfin l'initiation est non seulement utile, mais très nécessaire à cette classe d'hommes de bonne foi, bien plus nombreuse qu'on ne pense, qui croient fermement à l'existence d'un dieu créateur de toute[s] chose[s], bon, juste, qui punit et récompense ; mais qui à défaut d'avoir des connaissances suffisantes sur les points de doctrine primitive déjà cités dans l'article précédent, on peine à concevoir la divinité de Jésus-Christ et encore plus la nécessité de la rédemption par l'incarnation d'un dieu fait homme. A ces hommes méditatifs pour qui les démonstrations théologiques les plus usitées, présentées ordinairement comme des preuves irrésistibles, mais qui sont si souvent combattues, ne sont pas des preuves suffisantes ; pour qui enfin tous les lieux communs qui retentissent habituellement dans les chaires sont insuffisants pour leur conviction. Oui, c'est à ceux-là qu'elle est très nécessaire, et auxquels elle doit être spécialement destinée. Je ne puis en douter, ayant été souvent témoin de ses heureux résultats, car ces hommes de bonne foi, une fois convaincus et repliés sur eux-mêmes par la force des conséquences immédiates des points de doctrine qui leur étaient présentés ont fait éclater leur changement par des larmes d'amour et de reconnaissance envers celui qu'ils avaient eu jusques là le malheur de méconnaître, et sont devenus dès lors jusques à leur fin des colonnes inébranlables de la Foi chrétienne.
Voilà pourquoi l'Ordre exige pour les hauts grades une croyance absolue en l'Unité de Dieu, l'Immortalité de l'âme humaine et l'exige moins absolue pour la personne divine de Jésus-Christ et on voit que même dans la profession de foi des Chevaliers comme dans plusieurs autres actes relatifs, il se montre plus indulgent à cet égard et se contente presque d'une bonne et ferme volonté de croire aux vérités qui lui sont montrées nécessaires. C'est parce qu'il sait qu'il a des moyens particuliers d'amener à cette croyance et de convaincre de cette importante vérité les hommes de bonne foi. Voilà pourquoi aussi il exige de tous ses membres une tolérance universelle dont il fait un principe et un devoir absolu à tous : et en cela il imite l'exemple de celui qui a dit : je ne suis pas venu dans ce monde pour les hommes qui se portent bien, mais j'y suis venu pour soulager et guérir ceux qui sont malades - et comme Jésus-Christ au milieu de cette foule de malades ne rejeta hors de lui ni les ignorants ni les savants ni les pharisiens, ni les publicains, et les accueillit tous avec la même bonté, faut-il s'étonner que l'Ordre à son exemple accueille dans son sein avec la même charité tous les chrétiens bien disposés, quoique divisés d'opinions et formant des sectes différentes sur des points de doctrine plus ou moins importants. Après les avoir amenés par l'Instruction à la croyance religieuse fondamentale et nécessaire, il laisse à la grâce divine le soin d'opérer en eux les changements intérieurs ou extérieurs qu'elle juge nécessaire au dessein de Sa providence. L'Ordre s'interdit de juger et encore plus de condamner aucun de ceux qui restent fermement attachés aux vrais principes et abandonne le jugement à celui qui peut seul juger dans la vérité les pensées et les intentions des hommes.
Vous voyez par cet exposé, mon Bien Aimé Frère, que l'initiation est spécialement réservée aux frères malades c'est-à-dire à ceux qui sentent vivement les souffrances et la cause de leur maladie et désirent sincèrement en guérir. Elle est inutile aux autres et ne ferait le plus souvent qu'un nouvel aliment à l'orgueil, à la vanité et à la curiosité humaine. Vous voyez donc aussi combien ce choix est délicat et combien il exige, avec ceux que l'on ne connaît pas, de temps et de précaution pour le bien faire […] »
Wilhelmsbad 1782 & 1817
Wilhelmsbad, situé dans la banlieue de la ville de Hanau, en Allemagne, est un célèbre lieu de cure dès le XVIIIe siècle. Le château fait partie du faubourg urbain nommé Kesselstadt et forme un véritable parc urbain géré par l'administration des Parcs et Châteaux de Hesse.
Le 16 juillet au 1er septembre 1782, eut lieu en cet endroit le Convent général de Wilhelmsbad où fut rédigé, par 36 délégués de toute l'Europe dûment mandatés de la franc-maçonnerie allemande et la franc-maçonnerie française, la Stricte Observance et le Rite Réformé Rectifié. Les actes et documents furent écrits et conservés par les secrétaires Bode et Willermoz.
Le 2 août au 10 août 1817, eut lieu au même endroit le deuxième Convent général de Wilhelmsbad où 22 délégués, dont des anciens du premier Convent, entérinèrent les décisions du premier puis ils les complétèrent par de nouveaux actes la politique du Régime Rectifié pour le XIXè siècle.
Résidence d'été du Prince Landgrave Charles de Hesse-Cassel
Louisenlund est l'ancienne résidence d'été du prince Charles de Hesse-Cassel et de son épouse, née princesse Louise de Danemark, en hommage à laquelle il est nommé. Il se trouve dans le territoire de la commune de Güby, derrière la forêt qui borde le bras de la mer Baltique entre Schleswig et Eckernförde. C'est dans ce château où Jean de Türckheim allait prendre les ordres en tant que Grand Visiteur Général de toutes les Provinces Rectifiées.
Résidence de la famille Princière de Hesse-Darmstadt
Christian de Hesse-Darmstadt est né le 25 novembre 1763 à Bouxwiller (voir le château de la page d'accueil) en Alsace et décédé le 17 avril 1830 à Darmstadt. Il est le landgrave de la maison de Hesse-Darmstadt et aussi un général néerlandais. Il est en même temps, un grand franc-maçon reçu dans sa première Loge à Bouxwiller (La Bienfaisance) puis M.X. à la Candeur à Strasbourg et CBCS au Chapitre de Strasbourg. Il sera reçu aussi dans la troisième classe du Régime à Strasbourg et sera par la suite le Président du Collège des Grands-Profès de Darmstadt.
En 1817, au deuxième Convent de Wilhelmsbad, il sera nommé Député Grand Maître de toutes les Provinces rectifiées par le Grand Maître Charles de Hesse-Cassel. Sa vie maçonnique était toute tracée. Il deviendra l'ami des strasbourgeois de Türckheim et Salzmann entre autres et deviendra l'employeur du Baron de Türckheim avec son parent le Duc de Bade en lui confiant le poste d'ambassadeur.
Il est le plus jeune des fils du landgrave Louis IX de Hesse-Darmstadt et de son épouse Caroline de Palatinat-Deux-Ponts-Birkenfeld, l'un de ses frères est le grand-duc Louis Ier de Hesse. Christian étudie à Strasbourg puis choisit une carrière militaire au service des Provinces-Unies. Comme lieutenant-général, il combat pour Guillaume V d'Orange-Nassau contre les français de 1793 à 1794, et est grièvement blessé au siège de Menin en avril 1794. Après la défaite des néerlandais en 1795, il s'exile en Angleterre et plus tard poursuit la guerre contre la France dans l'armée autrichienne. À partir de 1799, il vit à Darmstadt et est enterré dans le Alten Friedhof.
Résidence d'hiver du Prince Landgrave Charles de Hesse-Cassel
Le château de Gottorf (en bas-saxon et en danois, la forme est « Gottorp ») est un château de la ville de Schleswig, parmi les plus imposants du Land de Schleswig-Holstein[]. Il était la résidence principale du Prince Charles de Hesse-Cassel d'où il dirigea les Ve, VIIe et VIIIe Provinces Rectifiées à partir de 1817 jusqu'à sa mort en 1836 dans son château d'été. Il est le dépositaire des archives du Duc Ferdinand de Brunswick lesquelles sont avec les siennes déposées à la Grande Loge du Danemark.
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